NOUVELLE CIBLE THERAPEUTIQUE : LES NEUROTRANSMISSIONS
Domain s’allie à Merck pour traquer la maladie de Parkinson
[ 24/02/11 - 01H00 - Les Echos ]
Domain Therapeutics, un des fleurons du pôle de compétitivité Alsace Biovalley, a passé un accord exclusif de licence avec Merck Serono pour mettre au point un traitement contre la maladie de Parkinson.
La cession de licence concerne des modulateurs allostériques positifs, qui ont été découverts dans le cadre du projet Aramis, mené au sein d’Alsace BioValley par Domain Therapeutics en association avec Prestwick Chemical et deux laboratoires de l’université de Strasbourg. Les travaux ont porté sur une cible thérapeutique potentielle concernant la maladie de Parkinson, et aussi d’autres maladies neurodégénératives comme Alzheimer.
Frais de recherche couverts
Cette découverte devrait permettre de réguler les neurotransmissions, via un médicament qu’il reste à mettre au point. Avec sa quinzaine de chercheurs, la jeune entreprise, installée sur le parc d’innovation d’Illkirch, à l’entrée sud de Strasbourg, fournira des composés qui seront issus de ses séries chimiques brevetées et elle sera rémunérée pour ses frais de recherche à hauteur de 2 millions d’euros.
Par la suite, au fil des différentes phases cliniques d’essai, le contrat avec Merck pourra rapporter à Domain Therapeutics jusqu’à 132 millions d’euros, sans compter les royalties sur les ventes du ou des médicaments.
Echaudé par l’échec en phase clinique 2 d’une précédente expérience menée en solo et dont les coûts de recherche avaient frôlé 10 millions d’euros en 2008, le PDG Pascal Neuville préfère aujourd’hui jouer la carte du partenariat. « L’accord avec Merck Serono, dit-il, valide notre modèle d’entreprise qui consiste à développer le potentiel des molécules et, à un stade précoce de leur développement, de passer ensuite un accord de licence avec un industriel de la pharmacie pour aller plus loin. »
D’ailleurs, comme elle le fait depuis trois ans avec le numéro un japonais du médicament, le groupe Takeda, la société prévoit de dupliquer ce modèle de coopération avec d’autres industriels sur de nouveaux programmes de recherche, qu’il s’agisse de Parkinson, de la schizophrénie, d’Alzheimer ou du diabète. D’ores et déjà, l’accord avec Merck devrait se traduire par une progression qu’un quart de l’activité, ainsi que par un retour des comptes à l’équilibre.
En 2010, le chiffre d’affaires avait atteint 2,5 millions d’euros, avec encore un léger déficit. Outre le management, l’actionnariat de la société repose pour l’essentiel sur des fonds spécialisés de capital-risque.
CORRESPONDANT À STRASBOURG
CHRISTIAN LIENHARDT
SOURCE : Les Echos
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