METHODES NON CONVENTIONNELLES…
Des informations troublantes sur la capacité de soigner et même guérir la maladie de Parkinson avec des méthodes dites « naturelles » sont parues sur Internet en fin de semaine dernière. Elles ont été relayées par une vingtaine de sites dont 2 d’entre eux possèdent la certification HON (Health On the Net) de diffuser des informations de qualité dans le domaine médical ou de la santé. Vous avez peut-être lu sur mon blog ces informations que j’ai retirées en l’absence de l’assurance d’un cadre sérieux au lancement d’une expérience réputée appartenir à la « recherche ».
Le livre offert à 200 malades qui se livreront à l’expérience (tester une ou plusieurs méthodes sur les 30 proposées sous contrôle médical) est en vente sur le site de l’association créée à cet effet mais ne devrait paraître que vers le 20/11… Je doute en outre que beaucoup de mèdecins généralistes coopèrent…
Toutefois, voici ce que je pense qui n’engage que ma responsabilité :
Chaque jour, les médias nous informent de nouvelles avancées médicales ou de l’espoir que fait naître tel ou tel médicament. Jamais les techniques médicales n’ont été aussi performantes et nous ne pouvons que nous en réjouir. Pourtant, malgré tout, nous sentons bien qu’être en bonne santé relève d’une approche beaucoup plus globale de la vie. La maladie de Parkinson et les souffrances qu’elle induit demeurent, même si les thérapies conventionnelles actuellement à la disposition de notre neurologue les diminuent et les apaisent ; les effets secondaires des médicaments anti-parkinsoniens peuvent être importants et contrarier ainsi leur efficacité. L’éducation thérapeutique du patient (ETP) destinée à faire comprendre au patient les bénéfices des médicaments et d’une hygiène de vie basée essentiellement sur le maintien d’une activité physique, intellectuelle et sociale, n’est actuellement qu’au stade du protocole de recherche ETPARK mis en place au CHU Purpan de Toulouse par le Dr Christine BREFEL-COURBON. En son absence, les malades sont souvent livrés à eux-mêmes et tentés, lorsqu’ils constatent l’insuffisance de leur traitement pour améliorer leur état de santé, de s’orienter vers des techniques plus naturelles dont le marché est aujourd’hui florissant. Qu’elles s’appellent douces, alternatives, naturelles, complémentaires ou non conventionnelles, leur point commun est de ne pas bénéficier de la reconnaissance officielle de la médecine classique et pourtant de connaître un succès croissant auprès du grand public.
En médecine classique, pour être validée, donc reconnue, une méthode thérapeutique doit faire ses preuves au cours d’essais selon des critères méthodologiques et un protocole très précis. De telles études supposent que tous les patients ayant la même maladie reçoivent le même traitement ou le même placebo, une substance neutre, que l’on substitue au médicament. Or les MAC pour la plupart d’entre elles soignent un patient et non une maladie, une personne dans sa globalité et non morceau par morceau. Dès lors, elles entrent difficilement dans de tels protocoles. La majorité des praticiens de MAC souhaitent la reconnaissance de l’originalité de leur pratique. Même non démontrée, non prouvée scientifiquement, elle serait valable car appliquée avec succès par un grand nombre de personnes depuis très longtemps, voire depuis des générations. En outre, l’effet placebo observé sur les thérapies conventionnelles s’applique également aux thérapies non conventionnelles.
Les médecines alternatives et complémentaires (MAC) : ce qu’il faut savoir
Il existe une spécialisation en médecine générale à orientation « médecines douces » et une grande manifestation annuelle « Les rencontres médecines alternatives et complémentaires » ; enfin, le ministère de la santé français a publié le 3/2/2009 un arrêté créant un « groupe d’appui technique sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique » destiné à concevoir, mettre en oeuvre et suivre la politique de lutte contre les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique dangereuses et de repérage des pratiques prometteuses…
En attendant une alliance entre médecine conventionnelle et non conventionnelle qui évitera une porte aujourd’hui ouverte aux dérives commerciales ou déontologiques et parfois sectaires, je pense qu’il faut être en effet prudent et ne pas se lancer dans des expériences individuelles sans information et avis médical. La difficulté réside à trouver le thérapeute capable de connaître notre pathologie, ses traitements conventionnels et des traitements non conventionnels existants pouvant convenir au malade.
Les plus fréquents :
- Compléments alimentaires (Coenzyme Q10…)
- Techniques de relaxation (sophrologie – qi gong – taï chi chuan – yoga)
- Acupuncture (remboursée)
- Homéopathie (remboursée)
- Thermalisme (remboursé)
On parle également beaucoup du « Mucuna Pruriens » ou « ldopa naturelle », produit de médecine ayurvédique ancestrale , mais je ne connais ni aucun thérapeute capable de l’administrer convenablement, ni aucun cas d’amélioration si minime soit-elle…
Sans croire en une guérison, il est légitime et humain d’ESPERER MIEUX VIVRE avec la maladie de Parkinson grâce aux MAC associées à nos traitements respectifs.
Corinne
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